NOM¶
signal - Panorama des signaux
DESCRIPTION¶
Linux prend en charge à la fois les signaux POSIX classiques
(« signaux standards ») et les signaux POSIX
temps-réel.
Dispositions de signaux¶
Chaque signal a une
disposition courante, qui détermine le
comportement du processus lorsqu'il reçoit ce signal.
Les symboles de la colonne « Action » indiquent l'action par
défaut pour chaque signal, avec la signification suivante :
- Term
- Par défaut, terminer le processus.
- Ign
- Par défaut, ignorer le signal.
- Core
- Par défaut, créer un fichier core et terminer le
processus (consultez core(5)).
- Stop
- Par défaut, arrêter le processus.
- Cont
- Par défaut, continuer le processus s'il est
actuellement arrêté.
Un processus peut changer la disposition d'un signal avec
sigaction(2) ou
signal(2) (la deuxième option est moins portable quand on
définit un gestionnaire de signal ; consultez
signal(2) pour
plus de détails). Avec ces appels système, un processus peut choisir
de se comporter de l'une des façons suivantes lorsqu'il reçoit ce
signal : effectuer l'action par défaut, ignorer le signal, ou
rattraper le signal avec un
gestionnaire de signal,
c'est-à-dire une fonction définie par le programme, qui est
invoquée automatiquement lorsque le signal est distribué. (Par
défaut, le gestionnaire de signaux est appelé sur la pile normale
des processus. Il est possible de s'arranger pour que le gestionnaire de
signaux utilise une autre pile ; consultez
sigaltstack(2) pour une
discussion sur comment faire ceci et quand ça peut être utile.)
La disposition d'un signal est un attribut du processus : dans une
application multithreadée, la disposition d'un signal particulier est la
même pour tous les threads.
Un fils créé par
fork(2) hérite d'une copie des
dispositions de signaux de son père. Lors d'un
execve(2), les
dispositions des signaux pris en charge sont remises aux valeurs par
défaut ; les dispositions des signaux ignorés ne sont pas
modifiées.
Envoyer un signal¶
Les appels système suivants permettent à l'appelant d'envoyer un
signal :
- raise(3)
- Envoie un signal au thread appelant.
- kill(2)
- Envoie un signal au processus indiqué, à tous les
membres du groupe de processus indiqué, ou à tous les processus
du système.
- killpg(2)
- Envoie un signal à tous les membres du groupe de
processus indiqué.
- pthread_kill(3)
- Envoie un signal au thread POSIX indiqué, dans le
même processus que l'appelant.
- tgkill(2)
- Envoie un signal au thread indiqué, à
l'intérieur d'un processus donné. (C'est l'appel système
qui était utilisé pour implémenter
pthread_kill(3))
- sigqueue(3)
- Envoie un signal temps-réel, avec ses données
jointes, au processus indiqué.
Attente de la capture d'un signal¶
Les appels système suivants suspendent l'exécution du processus ou du
thread appelant jusqu'à ce qu'un signal soit attrapé (ou qu'un
signal non pris en charge termine le processus) :
- pause(2)
- Suspend l'exécution jusqu'à ce que n'importe quel
signal soit reçu.
- sigsuspend(2)
- Change temporairement le masque de signaux (voir
ci-dessous) et suspend l'exécution jusqu'à ce qu'un des signaux
masqué soit reçu.
Accepter un signal de façon synchrone¶
Au lieu de rattraper un signal de façon asynchrone avec un gestionnaire de
signal, il est possible accepter un signal de façon synchrone,
c'est-à-dire de bloquer l'exécution jusqu'à ce qu'un signal
soit distribué. À ce moment, le noyau renvoie des informations
concernant le signal à l'appelant. Il y a deux façon
générale pour faire cela :
- *
- sigwaitinfo(2), sigtimedwait(2) et
sigwait(3) suspendent l'exécution jusqu'à ce qu'un des
signaux dans l'ensemble indiqué soit distribué. Chacun de ces
appels renvoie des informations concernant le signal distribué.
- *
- signalfd(2) renvoie un descripteur de fichier qui
peut être utilisé pour lire des informations concernant les
signaux qui sont distribué à l'appelant. Chaque read(2)
dans ce descripteur de fichier est bloquant jusqu'à ce que des
signaux de l'ensemble fournit à signalfd(2) soit
distribué à l'appelant. Le tampon renvoyé par
read(2) contient une structure qui décrit le signal.
Masque de signaux et signaux en attente¶
Un signal peut être
bloqué, ce qui signifie qu'il ne sera pas
reçu par le processus avant d'être débloqué. Entre sa
création et sa réception, le signal est dit
en attente.
Chaque thread d'un processus a un
masque de signaux indépendant, qui
indique l'ensemble des signaux bloqués par le thread. Un thread peut
modifier son masque de signaux avec
pthread_sigmask(3). Dans une
application traditionnelle, à un seul thread,
sigprocmask(2) peut
être utilisée pour modifier le masque de signaux.
Un processus fils créé avec
fork(2) hérite d'une copie du
masque de signaux de son père ; le masque de signaux est
conservé au travers d'un
execve(2).
Un signal peut être créé (et donc mis en attente) pour un
processus dans son ensemble (par exemple avec
kill(2)), ou pour un
thread en particulier (par exemple, certains signaux comme
SIGSEGV et
SIGFPE sont générés suite à une instruction
particulière en langage machine, et sont dirigés vers un thread, de
même que les signaux envoyés avec
pthread_kill(3)). Un signal
envoyé à un processus peut être traité par n'importe
lequel des threads qui ne le bloquent pas. Si plus d'un thread ne bloque pas
le signal, le noyau choisit l'un de ces threads arbitrairement, et lui envoie
le signal.
Un thread peut obtenir l'ensemble des signaux en attente avec
sigpending(2). Cet ensemble est l'union des signaux en attente
envoyés au processus, et de ceux en attente pour le thread appelant.
Un fils créé avec
fork(2) démarre avec un ensemble de
signaux en attente vide ; l'ensemble de signaux en attente est
conservé au travers d'un
execve(2).
Signaux standards¶
Linux prend en charge les signaux standards indiqués ci-dessous. Plusieurs
d'entre eux dépendent de l'architecture, comme on le voit dans la colonne
« Valeur ». Lorsque trois valeurs sont indiquées, la
première correspond normalement aux architectures Alpha et Sparc, la
seconde aux architectures x86, Arm, ainsi que la majorité des autres
architectures, et la dernière aux Mips. (Les valeurs pour l'architecture
Parisc
ne sont
pas indiquées ; consultez les sources
du noyau Linux pour la numérotation des signaux sur cette architecture.)
Un « - » dénote un signal absent pour l'architecture
correspondante.
Voici tout d'abord les signaux décrits dans le standard POSIX.1-1990
original :
Signal |
Valeur |
Action |
Commentaire |
|
SIGHUP |
1 |
Term |
Déconnexion détectée sur le terminal |
|
|
|
de contrôle ou mort du processus de |
|
|
|
contrôle. |
SIGINT |
2 |
Term |
Interruption depuis le clavier. |
SIGQUIT |
3 |
Core |
Demande « Quitter » depuis le clavier. |
SIGILL |
4 |
Core |
Instruction illégale. |
SIGABRT |
6 |
Core |
Signal d'arrêt depuis abort(3). |
SIGFPE |
8 |
Core |
Erreur mathématique virgule flottante. |
SIGKILL |
9 |
Term |
Signal « KILL ». |
SIGSEGV |
11 |
Core |
Référence mémoire invalide. |
SIGPIPE |
13 |
Term |
Écriture dans un tube sans |
|
|
|
lecteur. |
SIGALRM |
14 |
Term |
Temporisation alarm(2) écoulée. |
SIGTERM |
15 |
Term |
Signal de fin. |
SIGUSR1 |
30,10,16 |
Term |
Signal utilisateur 1. |
SIGUSR2 |
31,12,17 |
Term |
Signal utilisateur 2. |
SIGCHLD |
20,17,18 |
Ign |
Fils arrêté ou terminé. |
SIGCONT |
19,18,25 |
Cont |
Continuer si arrêté. |
SIGSTOP |
17,19,23 |
Stop |
Arrêt du processus. |
SIGTSTP |
18,20,24 |
Stop |
Stop invoqué depuis tty. |
SIGTTIN |
21,21,26 |
Stop |
Lecture sur tty en arrière-plan. |
SIGTTOU |
22,22,27 |
Stop |
Écriture sur tty en arrière-plan. |
Les signaux
SIGKILL et
SIGSTOP ne peuvent ni capturés ni
ignorés.
Ensuite, les signaux non décrits par POSIX.1-1990, mais présents dans
les spécifications SUSv2 et POSIX.1-2001 :
Signal |
Valeur |
Action |
Commentaire |
|
SIGBUS |
10,7,10 |
Core |
Erreur de bus (mauvais accès mémoire). |
SIGPOLL |
|
Term |
Événement « pollable »
(System V). |
|
|
|
Synonyme de SIGIO. |
SIGPROF |
27,27,29 |
Term |
Expiration de la temporisation |
|
|
|
pour le suivi. |
SIGSYS |
12,31,12 |
Core |
Mauvais argument de fonction (SVr4). |
SIGTRAP |
5 |
Core |
Point d'arrêt rencontré. |
SIGURG |
16,23,21 |
Ign |
Condition urgente sur socket (BSD 4.2). |
SIGVTALRM |
26,26,28 |
Term |
Alarme virtuelle (BSD 4.2). |
SIGXCPU |
24,24,30 |
Core |
Limite de temps CPU dépassée (BSD 4.2). |
SIGXFSZ |
25,25,31 |
Core |
Taille de fichier excessive (BSD 4.2). |
Jusqu'à Linux 2.2 inclus, l'action par défaut pour
SIGSYS,
SIGXCPU,
SIGXFSZ et (sur les architectures autres que Sparc ou
Mips)
SIGBUS était de terminer simplement le processus, sans
fichier core. (Sur certains UNIX, l'action par défaut pour
SIGXCPU
et
SIGXFSZ est de finir le processus sans fichier core). Linux 2.4
se conforme à POSIX.1-2001 pour ces signaux et termine le processus avec
un fichier core.
Puis quelques signaux divers :
Signal |
Valeur |
Action |
Commentaire |
|
SIGIOT |
6 |
Core |
Arrêt IOT. Un synonyme de SIGABRT. |
SIGEMT |
7,-,7 |
Term |
|
SIGSTKFLT |
-,16,- |
Term |
Erreur de pile sur coprocesseur (inutilisé). |
SIGIO |
23,29,22 |
Term |
E/S à nouveau possible(BSD 4.2). |
SIGCLD |
-,-,18 |
Ign |
Synonyme de SIGCHLD. |
SIGPWR |
29,30,19 |
Term |
Chute d'alimentation (System V). |
SIGINFO |
29,-,- |
|
Synonyme de SIGPWR. |
SIGLOST |
-,-,- |
Term |
Perte de verrou de fichier (inusité). |
SIGWINCH |
28,28,20 |
Ign |
Fenêtre redimensionnée (BSD 4.3, Sun). |
SIGUNUSED |
-,31,- |
Core |
Synonyme de SIGSYS |
(Le signal 29 est
SIGINFO /
SIGPWR sur Alpha mais
SIGLOST
sur Sparc).
SIGEMT n'est pas spécifié par POSIX.1-2001 mais apparaît
néanmoins sur la plupart des UNIX, avec une action par défaut
typique correspondant à une fin du processus avec fichier core.
SIGPWR (non spécifié dans POSIX.1-2001) est typiquement
ignoré sur les autres UNIX où il apparaît.
SIGIO (non sécifié par POSIX.1-2001) est ignoré par
défaut sur plusieurs autres systèmes UNIX.
Si défini,
SIGUNUSED est synonyme de
SIGSYS sur la plupart
des architectures.
Signaux temps-réel¶
Linux prend en charge les signaux temps-réel tels qu'ils ont été
définis à l'origine dans les extensions temps-réel POSIX.1b (et
inclus à présent dans POSIX.1-2001). L'intervalle des signaux
temps-réels gérés est défini par les macros
SIGRTMIN et
SIGRTMAX. POSIX.1-2001 exige qu'une
implémentation gère au moins
_POSIX_RTSIG_MAX (8) signaux
temps-réels.
Le noyau Linux gère une gamme de 32 signaux temps-réel,
numérotés de 33 à 64. Cependant, l'implémentation des
threads POSIX de la glibc utilise en interne deux (pour l'implémentation
NPTL) ou trois (pour l'implémentation LinuxThreads) signaux
temps-réel (consultez
pthreads(7)) et ajuste la valeur de
SIGRTMIN en conséquence (à 34 ou 35). Comme la gamme de
signaux temps-réel varie en fonction de l'implémentation des threads
par la glibc (et cette implémentation peut changer à
l'exécution en fonction du noyau et de la glibc) et que la gamme de
signaux temps-réel varie bien sûr également suivant les
systèmes UNIX, les programmes ne devraient
jamais faire
référence à des signaux temps-réel en utilisant des
numéros, mais devraient toujours à la place utiliser des signaux
temps-réel avec la notation
SIGRTMIN+n en vérifiant à
l'exécution que
SIGRTMIN+n ne dépasse pas
SIGRTMAX.
Contrairement aux signaux standards, les signaux temps-réel n'ont pas de
signification prédéfinie : l'ensemble complet de ces signaux
peut être utilisé à des fins spécifiques à
l'application.
L'action par défaut pour un signal temps-réel non capturé est de
terminer le processus récepteur.
Les signaux temps-réel se distinguent de leurs homologues classiques
ainsi :
- 1.
- Plusieurs instances d'un signal temps-réel peuvent
être empilées. Au contraire, si plusieurs instances d'un signal
standard arrivent alors qu'il est bloqué, une seule instance sera
mémorisée.
- 2.
- Si le signal est envoyé en utilisant
sigqueue(3), il peut être accompagné d'une valeur (un
entier ou un pointeur). Si le processus récepteur positionne un
gestionnaire en utilisant l'attribut SA_SIGINFO de l'appel
sigaction(2) alors il peut accéder à la valeur transmise
dans le champ si_value de la structure siginfo_t passée
en second argument au gestionnaire. De plus, les champs si_pid et
si_uid de cette structure fournissent le PID et l'UID réel du
processus émetteur.
- 3.
- Les signaux temps-réel sont délivrés dans un
ordre précis. Les divers signaux temps-réel du même type
sont délivrés dans l'ordre où ils ont été
émis. Si différents signaux temps-réel sont envoyés au
processus, ils sont délivrés en commençant par le signal de
numéro le moins élevé (le signal de plus fort numéro
est celui de priorité la plus faible). Par contre, si plusieurs
signaux standards sont en attente dans un processus, l'ordre dans lequel
ils sont délivrés n'est pas défini.
Si des signaux standards et des signaux temps-réel sont simultanément
en attente pour un processus, Posix ne précise pas d'ordre de
délivrance. Linux, comme beaucoup d'autres implémentations, donne
priorité aux signaux temps-réel dans ce cas.
D'après POSIX, une implémentation doit permettre l'empilement d'au
moins
_POSIX_SIGQUEUE_MAX (32) signaux temps-réel pour un
processus. Néanmoins, Linux fonctionne différemment. Jusqu'au
noyau 2.6.7 inclus, Linux impose une limite pour l'ensemble des signaux
empilés sur le système pour tous les processus. Cette limite peut
être consultée, et modifiée (avec les privilèges
adéquats) grâce au fichier
/proc/sys/kernel/rtsig-max. Un
fichier associé,
/proc/sys/kernel/rtsig-nr, indique combien de
signaux temps-réel sont actuellement empilés. Dans Linux 2.6.8,
ces interfaces
/proc ont été remplacées par la limite de
ressources
RLIMIT_SIGPENDING, qui spécifie une limite par
utilisateur pour les signaux empilés ; voir
setrlimit(2) pour
plus de détails.
Fonctions pour signaux sûr asynchrones¶
Un gestionnaire de signal doit prendre beaucoup de précautions, puisqu'il
peut interrompre à n'importe quel endroit l'exécution du programme.
POSIX possède la notion de « fonctions sûres ».
Si un signal interrompt l'exécution d'une fonction non sûre, et que
le
gestionnaire appelle une fonction non sûre, alors le
comportement du programme n'est pas défini.
POSIX.1-2004 (également appelée « POSIX.1-2001 Technical
Corrigendum 2 ») impose qu'une implémentation garantisse que
les fonctions suivantes puissent être appelée sans risque à
l'intérieur d'un gestionnaire de signal :
_Exit()
_exit()
abort()
accept()
access()
aio_error()
aio_return()
aio_suspend()
alarm()
bind()
cfgetispeed()
cfgetospeed()
cfsetispeed()
cfsetospeed()
chdir()
chmod()
chown()
clock_gettime()
close()
connect()
creat()
dup()
dup2()
execle()
execve()
fchmod()
fchown()
fcntl()
fdatasync()
fork()
fpathconf()
fstat()
fsync()
ftruncate()
getegid()
geteuid()
getgid()
getgroups()
getpeername()
getpgrp()
getpid()
getppid()
getsockname()
getsockopt()
getuid()
kill()
link()
listen()
lseek()
lstat()
mkdir()
mkfifo()
open()
pathconf()
pause()
pipe()
poll()
posix_trace_event()
pselect()
raise()
read()
readlink()
recv()
recvfrom()
recvmsg()
rename()
rmdir()
select()
sem_post()
send()
sendmsg()
sendto()
setgid()
setpgid()
setsid()
setsockopt()
setuid()
shutdown()
sigaction()
sigaddset()
sigdelset()
sigemptyset()
sigfillset()
sigismember()
signal()
sigpause()
sigpending()
sigprocmask()
sigqueue()
sigset()
sigsuspend()
sleep()
sockatmark()
socket()
socketpair()
stat()
symlink()
sysconf()
tcdrain()
tcflow()
tcflush()
tcgetattr()
tcgetpgrp()
tcsendbreak()
tcsetattr()
tcsetpgrp()
time()
timer_getoverrun()
timer_gettime()
timer_settime()
times()
umask()
uname()
unlink()
utime()
wait()
waitpid()
write()
POSIX.1-2008 supprime fpathconf(), pathconf() et sysconf() de la liste ci-dessus
et ajoute les fonctions suivantes :
execl()
execv()
faccessat()
fchmodat()
fchownat()
fexecve()
fstatat()
futimens()
linkat()
mkdirat()
mkfifoat()
mknod()
mknodat()
openat()
readlinkat()
renameat()
symlinkat()
unlinkat()
utimensat()
utimes()
Interruption des appels système et des fonctions de
bibliothèque par des gestionnaires de signal¶
Si un gestionnaire de signal est invoqué pendant qu'un appel système
ou une fonction de bibliothèque est bloqué, alors :
- *
- soit l'appel est automatiquement redémarré
après le retour du gestionnaire de signal ;
- *
- soit l'appel échoue avec l'erreur EINTR.
Lequel de ces deux comportements se produira dépend de l'interface et de si
le gestionnaire de signal a été mis en place avec l'attribut
SA_RESTART (consultez
sigaction(2)). Les détails varient
selon les systèmes UNIX ; voici ceux pour Linux.
Si un appel bloqué à l'une des interfaces suivantes est interrompu par
un gestionnaire de signal, l'appel sera automatiquement redémarré
après le retour du gestionnaire de signal si l'attribut
SA_RESTART
a été indiqué ; autrement, l'appel échouera avec
l'erreur
EINTR :
- *
- Les appels read(2), readv(2),
write(2), writev(2) et ioctl(2) sur des
périphériques « lents ». Un
périphérique « lent » est un
périphérique où un appel d'entrées-sorties peut
bloquer pendant un temps infini, par exemple un terminal, un tube ou une
socket. (Selon cette définition, un disque n'est pas un
périphérique lent.) Si un appel d'entrées-sorties sur un
périphérique lent a déjà transféré des
données au moment où il est interrompu par un gestionnaire de
signal, l'appel renverra un code de succès (normalement, le nombre
d'octets transférés).
- *
- open (2), s'il peut bloquer (par exemple, lors de
l'ouverture d'une FIFO ; consultez fifo(7)).
- *
- wait(2), wait3(2), wait4(2),
waitid(2), et waitpid(2).
- *
- Interfaces de sockets : accept(2),
connect(2), recv(2), recvfrom(2), recvmsg(2),
send(2), sendto(2) et sendmsg(2), à moins qu'une
temporisation n'ai été placée sur la socket (voir
ci-dessous).
- *
- Interfaces de verrouillage de fichiers :
opération F_SETLKW de flock(2) et fcntl(2).
- *
- Interfaces de files de messages POSIX :
mq_receive(3), mq_timedreceive(3), mq_send(3) et
mq_timedsend(3).
- *
- Opération FUTEX_WAIT de futex(2) (depuis
Linux 2.6.22 ; auparavant, échouait toujours avec l'erreur
EINTR).
- *
- Interfaces de sémaphores POSIX :
sem_wait(3) et sem_timedwait(3) (depuis
Linux 2.6.22 ; auparavant, échouait toujours avec l'erreur
EINTR).
Les interfaces suivantes ne sont jamais relancées après avoir
été interrompues par un gestionnaire de signal, quelle que soit
l'utilisation de
SA_RESTART ; elles échouent toujours avec
l'erreur
EINTR lorsqu'elles sont interrompues par un gestionnaire de
signal :
- *
- Les interfaces de socket, quand une temporisation a
été définie sur la socket en utilisant
setsockopt(2) ; accept(2), recv(2),
recvfrom(2) et recvmsg(2), si un délai de
réception ( SO_RCVTIMEO) a été défini ;
connect(2), send(2), sendto(2) et sendmsg(2),
si un délai de transmission ( SO_SNDTIMEO) a été
défini.
- *
- Interfaces utilisées pour attendre des signaux :
pause(2), sigsuspend(2), sigtimedwait(2) et
sigwaitinfo(2).
- *
- Interfaces de multiplexage de descripteurs de
fichier : epoll_wait(2), epoll_pwait(2),
poll(2), ppoll(2), select(2) et
pselect(2).
- *
- Interfaces IPC de System V : msgrcv(2),
msgsnd(2), semop(2) et semtimedop(2).
- *
- Interfaces de sommeil : clock_nanosleep(2),
nanosleep(2) et usleep(3).
- *
- read(2) sur un descripteur de fichier
inotify(7).
- *
- io_getevents(2).
La fonction
sleep(3) n'est également jamais relancée si elle
est interrompue par un gestionnaire, mais elle renvoie un code de retour de
succès, le nombre de secondes restantes pour le sommeil.
Interruption des appels système et des fonctions de
bibliothèque par des signaux d'arrêt¶
Sous Linux, même en l'absence de gestionnaires de signal, certaines
interfaces en mode bloquant peuvent échouer avec l'erreur
EINTR
après que le processus a été arrêté par l'un des
signaux d'arrêt et relancé avec le signal
SIGCONT. Ce
comportement n'est pas ratifié par POSIX.1 et n'apparaît pas sur
d'autres systèmes.
Les interfaces Linux qui affichent ce comportement sont :
- *
- Les interfaces de socket, quand une temporisation a
été définie sur la socket en utilisant
setsockopt(2) ; accept(2), recv(2),
recvfrom(2) et recvmsg(2), si un délai de
réception ( SO_RCVTIMEO) a été défini ;
connect(2), send(2), sendto(2) et sendmsg(2),
si un délai de transmission ( SO_SNDTIMEO) a été
défini.
- *
- epoll_wait(2), epoll_pwait(2).
- *
- semop(2), semtimedop(2).
- *
- sigtimedwait(2), sigwaitinfo(2).
- *
- read(2) sur un descripteur de fichier
inotify(7).
- *
- Linux 2.6.21 et antérieurs : opération
FUTEX_WAIT de futex(2), sem_timedwait(3),
sem_wait(3).
- *
- Linux 2.6.8 et antérieurs :
msgrcv(2), msgsnd(2).
- *
- Linux 2.4 et antérieurs :
nanosleep(2).
POSIX.1, sauf indication contraire.
VOIR AUSSI¶
kill(1),
getrlimit(2),
kill(2),
killpg(2),
rt_sigqueueinfo(2),
setitimer(2),
setrlimit(2),
sgetmask(2),
sigaction(2),
sigaltstack(2),
signal(2),
signalfd(2),
sigpending(2),
sigprocmask(2),
sigsuspend(2),
sigwaitinfo(2),
abort(3),
bsd_signal(3),
longjmp(3),
raise(3),
pthread_sigqueue(3),
sigqueue(3),
sigset(3),
sigsetops(3),
sigvec(3),
sigwait(3),
strsignal(3),
sysv_signal(3),
core(5),
proc(5),
pthreads(7),
sigevent(7)
COLOPHON¶
Cette page fait partie de la publication 3.44 du projet
man-pages Linux.
Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies
peuvent être trouvées à l'adresse
<
http://www.kernel.org/doc/man-pages/>.
TRADUCTION¶
Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a
<
http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction
francophone au sein du projet perkamon
<
http://perkamon.alioth.debian.org/>.
Christophe Blaess <
http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain
Portal <
http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Julien Cristau et
l'équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009).
Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à
<debian-l10n-french@lists.debian.org> ou par un rapport de bogue sur le
paquet
manpages-fr.
Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document
en utilisant la commande «
man -L C
<section> <page_de_man> ».