NOM¶
boot-scripts - Description générale du démarrage du système
DESCRIPTION¶
La séquence de démarrage est variable en fonction du système mais
peut globalement être découpée selon les étapes
suivantes : (i) amorçage matériel, (ii) chargeur de
démarrage du système d'exploitation, (iii) démarrage du noyau,
(iv)
init et
inittab, (v) scripts de démarrage. Nous allons
décrire chacune d'entre elles plus en détail ci-dessous.
Amorçage matériel¶
Après la mise sous tension ou un reset matériel, un programme
stocké en mémoire morte (souvent une PROM) prend le contrôle.
Sur les PC, on appelle généralement ce programme le
BIOS.
Ce programme effectue normalement un autotest de la machine et accède
à la mémoire non volatile pour y lire quelques paramètres. Dans
les PC, cette mémoire est maintenue par une batterie de type CMOS. Ainsi
la plupart des gens l'appellent
CMOS, alors qu'en dehors du monde des
PC, elle est généralement appelée
nvram (non-volatile
ram).
Les paramètres stockés dans la nvram varient d'un système à
l'autre, mais au minimum, le programme d'amorçage matériel devrait
savoir quel est le périphérique d'amorçage, ou à
défaut quels périphériques il faut essayer pour amorcer le
système.
Ensuite, la phase de démarrage matériel accède au
périphérique d'amorçage, charge le chargeur de démarrage,
qui est situé à une position fixe sur le périphérique
d'amorçage, et lui passe le contrôle.
- Note :
- Nous n'abordons pas ici le démarrage à partir du
réseau. Ceux qui s'intéressent à ce sujet devraient
rechercher du côté de DHCP, TFTP, PXE, Etherboot.
Chargeur de démarrage¶
Sur les PC, le chargeur de démarrage est situé sur le premier secteur
du périphérique d'amorçage - c'est le
MBR (Master Boot
Record).
Sur la plupart des systèmes, ce chargeur initial est très limité
du fait de diverses contraintes. Même sur des systèmes autres que le
PC, il existe des limitations concernant la taille et la complexité de ce
chargeur, mais la taille du MBR des PC est limitée - 512 octets y
compris la table de partition (64 octets) et un identifiant de disque
(2 octets) ne laissent que 446 octets pour le code - et rend
quasiment impossible le stockage d'un chargeur de démarrage complet.
Ainsi, sur la plupart des systèmes d'exploitation, le chargeur initial
appelle un chargeur de démarrage secondaire situé sur une partition
du disque.
Sous Linux, le chargeur de démarrage est normalement
lilo(8) ou
grub(8). Chacun peut être installé soit en tant que chargeur
secondaire (si le MBR installé par DOS pointe vers eux), soit en tant que
chargeur en deux parties, car ils fournissent un MBR spécial contenant un
code d'amorçage pour charger la seconde partie du chargeur à partir
de la partition principale.
Le rôle principal du chargeur de démarrage est de localiser le noyau
sur le disque, le charger et l'exécuter. La plupart des chargeurs de
démarrage sont interactifs, pour permettre la spécification d'un
noyau alternatif (par exemple un noyau de sauvegarde dans le cas où la
dernière version compilée ne fonctionne pas) et le passage de
paramètres optionnels au noyau.
Démarrage du noyau¶
Quand le noyau est chargé, il initialise les périphériques (via
leurs pilotes), démarre le gestionnaire de swap (c'est un
« processus noyau », appelé
kswapd sur les
noyaux Linux modernes), et monte le système de fichiers racine -
appelé
root filesystem - (/).
Quelques paramètres relatifs à cela peuvent être passés au
noyau (par exemple : on peut spécifier un autre système de
fichiers racine que celui par défaut). Pour plus d'informations sur les
paramètres du noyau Linux, consultez
bootparam(7).
C'est uniquement à cet instant que le noyau crée un premier (en espace
utilisateur) processus, qui porte le numéro 1. Ce processus
exécute le programme
/sbin/init, en lui passant tout
paramètre qui n'est pas déjà géré par le noyau.
init et inittab¶
Quand init démarre, il lit
/etc/inittab pour y trouver ses
instructions. Ce fichier définit ce qui doit s'exécuter dans les
différents modes de fonctionnement (
run-levels).
Cela donne à l'administrateur système une méthode simple de
gestion dans laquelle chaque run-level est associé à un ensemble de
services (par exemple :
S correspond à un mode maintenance
(
single-user), en run-level
2, la plupart des services
réseaux sont actifs). L'administrateur peut changer le run-level courant
par
init(8) et connaître le run-level courant par
runlevel(8).
Toutefois, comme il n'est pas pratique de gérer les services
individuellement en éditant ce fichier, inittab se limite à l'appel
d'un ensemble de scripts qui démarrent/arrêtent les services.
Scripts de démarrage¶
- Note :
- La description suivante s'applique aux systèmes
basés sur System V release 4, ce qui couvre actuellement la
plupart des systèmes UNIX commerciaux (Solaris, HP-UX, Irix, Tru64)
ainsi que les distributions majeures de Linux (Red Hat, Debian, Mandriva,
SUSE, Ubuntu). Certains systèmes (Slackware Linux, FreeBSD, OpenBSD)
utilisent un procédé quelque peu différent pour les scripts
de démarrage.
Pour chaque service géré (messagerie, serveur nfs, cron, etc.) il y a
un script de démarrage simple stocké dans un répertoire
spécifique (
/etc/init.d dans la majorité des versions de
Linux). Chacun de ces scripts accepte en unique argument le mot
« start » — dont l'effet est le lancement du service
—, ou le mot « stop » — pour arrêter le
service. Le script peut éventuellement accepter d'autres paramètres
pratiques (par exemple : « restart », enchaîne
un « stop » suivi d'un « start »,
« status » donne l'état du service). Un appel du
script sans argument permet d'afficher tous ceux possibles.
Répertoires d'ordonnancement¶
Pour permettre aux scripts spécifiques de démarrer/arrêter dans
un run-level spécifique et dans un ordre particulier, il y a des
répertoires d'ordonnancement. Ce sont
généralement
/etc/rc[0-6S].d. Dans chacun de ces
répertoires, il y a des liens (généralement symboliques) vers
les scripts du répertoire
/etc/init.d.
Un premier script (souvent
/etc/rc) est appelé par
inittab(5)
et appelle lui-même les scripts des services grâce aux liens des
répertoires d'ordonnancement. Tous les liens dont le nom commence par
« S » sont appelés avec l'argument
« start » (et démarrent le service concerné).
Tous les liens dont le nom commence par « K » sont
appelés avec l'argument « stop » (et arrêtent le
service concerné).
Pour définir l'ordre de démarrage ou d'arrêt au sein d'un
même run-level, les noms des liens contiennent des numéros d'ordre.
Aussi, pour plus de clarté, ils se terminent par le nom du service auquel
il se réfère. Exemple : Le lien
/etc/rc2.d/S80sendmail
démarre le service sendmail dans le run-level 2. Cela est fait
après l'exécution de
/etc/rc2.d/S12syslog mais avant celle de
/etc/rc2.d/S90xfs.
Pour gérer l'ordre de démarrage et les run-levels, on doit gérer
ces liens. Toutefois, sur beaucoup de versions de Linux, il existe des outils
qui facilitent cela. (exemple :
chkconfig(8)).
Configuration de démarrage¶
Habituellement, les démons démarrés peuvent éventuellement
recevoir des options et arguments sur leur ligne de commande. Pour permettre
aux administrateurs systèmes de modifier ces paramètres sans
éditer le script, des fichiers de configuration sont utilisés. Ils
sont stockés dans un répertoire spécifique (
/etc/sysconfig sur les systèmes Red Hat et Mandrake), et sont
utilisés par les scripts de démarrage.
Sur les anciens systèmes UNIX, ces fichiers contenaient les options de
ligne de commande pour les démons, mais sur les systèmes Linux
modernes (et aussi sur HP-UX), ces fichiers contiennent uniquement des
variables shell. Les scripts de démarrage du répertoire
/etc/init.d sourcent (par la commande interne «
. » du shell) les fichiers de configuration et utilisent
ensuite les variables.
FICHIERS¶
/etc/init.d/,
/etc/rc[S0-6].d/,
/etc/sysconfig/
VOIR AUSSI¶
inittab(5),
bootparam(7),
init(8),
runlevel(8),
shutdown(8)
COLOPHON¶
Cette page fait partie de la publication 3.44 du projet
man-pages Linux.
Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies
peuvent être trouvées à l'adresse
<
http://www.kernel.org/doc/man-pages/>.
TRADUCTION¶
Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a
<
http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction
francophone au sein du projet perkamon
<
http://perkamon.alioth.debian.org/>.
François Micaux (2003), Alain Portal <
http://manpagesfr.free.fr/>
(2006). Julien Cristau et l'équipe francophone de traduction de
Debian (2006-2009).
Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à
<debian-l10n-french@lists.debian.org> ou par un rapport de bogue sur le
paquet
manpages-fr.
Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document
en utilisant la commande «
man -L C
<section> <page_de_man> ».