Scroll to navigation

GREP(1) Commandes de l'utilisateur GREP(1)

NOM

grep, egrep, fgrep, rgrep - Afficher les lignes correspondant à un motif donné

SYNOPSIS

grep [OPTION...] MOTIF [FICHIER...]
grep [OPTION...] -e MOTIF ... [FICHIER...]
grep [OPTION...] -f MOTIF_FICHIER ... [FICHIER...]

DESCRIPTION

grep cherche un MOTIF dans chaque FICHIER. MOTIF est un ou plusieurs motifs séparés par un retour à la ligne et grep affiche chaque ligne correspondant à un motif. Généralement, MOTIF devrait être entre guillemets lorsque grep est utilisé dans un interpréteur de commandes.

Un fichier « - » signifie l'entrée standard. Si aucun FICHIER n'est donné, les recherches récursives explorent le répertoire de travail et celles non récursives lisent l'entrée standard.

Debian fournit aussi les variantes egrep, fgrep et rgrep. Ces programmes sont respectivement équivalentss aux commandes grep -E, grep -F et grep -r. Ces variantes sont obsolètes en amont mais Debian les fournit pour assurer la rétro-compatibilité. Pour des raisons de portabilité, il est recommandé d'éviter ces variantes et d'utiliser plutôt grep avec les options liées.

OPTIONS

Informations générales sur le programme

Afficher un message d'utilisation et quitter.
Afficher le numéro de version de grep et quitter.

Syntaxe du motif

Interpréter le MOTIF comme une expression rationnelle étendue (ERE, voir ci-dessous).
Interpréter le MOTIF comme étant une chaîne figée, pas une expression rationnelle.
Interpréter le MOTIF comme une expression rationnelle simple (BRE, voir ci-dessous). C'est le comportement par défaut.
Interpréter le MOTIF comme une expression rationnelle Perl (PCRE). Cette option est expérimentale quand on la combine à -z (--null-data) et grep -P pourrait signaler des fonctionnalités non implémentées.

Contrôle de correspondance

Utiliser MOTIF comme motif. Si cette option est utilisée plusieurs fois ou en combinaison avec l'option -f (-\^-file), rechercher les motifs donnés. Cette option peut être utilisée pour protéger un motif commençant par « - ».
Utiliser les motifs depuis FICHIER, un par ligne. Si cette option est utilisée plusieurs fois ou combinée avec l'option -e (--regexp), rechercher tous les motifs donnés. Un fichier vide ne contient pas de motif et ne donne donc aucun résultat.
Ignorer les distinctions de casse dans les motifs et les données d'entrée, pour que les correspondances incluent les caractères qui ne diffèrent que par leur casse.
Ne pas ignorer les distinctions de casse dans les motifs et les données d'entrée, c'est le comportement par défaut. Cette option sert à dire aux scripts shell qui utilisent déjà -i d'annuler ses effets puisque les deux options s'outrepassent entre elles.
Inverser la mise en correspondance, pour sélectionner les lignes ne correspondant pas au motif.
Ne sélectionner que les lignes contenant des correspondances formant des mots complets. La sous-chaîne correspondante doit donc soit se trouver au début de la ligne, soit être précédée d'un caractère ne pouvant entrer dans la constitution d'un mot. De même, elle doit soit se trouver à la fin de la ligne, soit être suivie par un caractère ne pouvant entrer dans la constitution d'un mot. Les caractères composant les mots sont les lettres, les chiffres et le souligné « _ ». Cette option est sans effet si -x est également spécifié.
Ne sélectionner que les correspondances exactes de ligne entière. Pour un motif d'expression rationnelle, c'est comme si on met le motif entre parenthèses et qu'on l'ancre entre ^ et $.

Contrôle général de l'affichage

Ne pas afficher les résultats normaux. À la place, afficher un décompte des lignes correspondant au motif pour chaque fichier. Avec l'option -v, --invert-match (voir ci-dessous), afficher le nombre de lignes ne contenant pas le motif.
Encadrer les chaînes (non vides) des correspondances, les lignes qui correspondent, les lignes de contexte, les noms de fichiers, les numéros de lignes, les positions relatives en octets et les séparateurs (pour les champs et groupes de lignes de contexte) avec des séquences d'échappement pour les afficher en couleur sur le terminal. Les couleurs sont définies par la variable d'environnement GREP_COLORS. QUAND vaut never (jamais), always (toujours) ou auto.
Ne pas afficher les résultats normaux. À la place, indiquer le nom des fichiers pour lesquels aucun résultat n'aurait été affiché.
Ne pas afficher les résultats normaux. À la place, indiquer le nom des fichiers pour lesquels un résultat aurait été affiché. La recherche dans chaque fichier cesse dès la première correspondance.
Arrêter de lire un fichier après avoir trouvé N lignes sélectionnées. Si N est zéro, grep s'arrête immédiatement sans lire l'entrée. Une entrée N de -1 est traitée comme l'infini et grep ne s'arrête pas ; c'est la valeur par défaut. Si l'entrée est l'entrée standard prise depuis un fichier normal, et si N lignes qui correspondent sont affichées, grep s'assure avant de s'arrêter que l'entrée standard est positionnée juste après la dernière ligne qui concorde, même s'il y a des lignes de contexte supplémentaires. Cela permet au processus d'appel de redémarrer une recherche. Quand grep s'arrête après N lignes de concordance, il affiche toutes les lignes de contexte suivantes. Quand l'option -c ou --count est utilisée, grep n'affiche pas plus de N lignes. Quand l'option -v ou --invert-match est aussi utilisée, grep s'arrête après avoir affiché N lignes qui ne contiennent pas le motif.
N'afficher que les parties (non vides) correspondantes des lignes sélectionnées, chaque partie étant affichée sur une ligne séparée.
Silencieux ; ne rien écrire sur la sortie standard. Quitter immédiatement avec un code zéro si une correspondance a été trouvée même si une erreur a été détectée. Voir aussi l'option -s ou --no-messages.
Supprimer les messages d'erreur sur la non existence ou l'illisibilité des fichiers.

Contrôle du préfixe à l'affichage

Afficher l'emplacement dans le fichier (qui commence à l'octet 0) devant chaque ligne de sortie. Si -o (--only-matching) est spécifiée, afficher l'emplacement de la partie qui correspond.
Afficher le nom du fichier pour chaque correspondance. C'est le comportement par défaut quand la recherche est effectuée sur plusieurs fichiers. C’est une extension GNU.
Ne pas afficher le nom des fichiers au début des lignes qui correspondent. C'est le comportement par défaut quand il n'y a qu'un fichier (ou que l'entrée standard) dans lequel effectuer la recherche.
Afficher les données provenant de l'entrée standard comme si elles provenaient du fichier ÉTIQUETTE. C'est particulièrement utile pour des outils qui modifient le contenu d'un fichier avant la recherche, comme gzip -cd truc.gz |grep --label=truc quelquechose. Consultez également l'option -H.
Préfixer chaque ligne de sortie par le numéro, débutant à un, de la ligne débutant dans le fichier.
S'assurer que le premier caractère correspondant au contenu réel de la ligne est placé à un emplacement d'arrêt d'une tabulation, pour que l'alignement des tabulations paraisse normal. Cela est utile avec les options qui utilisent un préfixe avant le contenu réel de la ligne : -H, -n et -b. Pour augmenter la probabilité que toutes les lignes d'un fichier commencent à la même colonne, cela force aussi le numéro de ligne et l'emplacement (s'ils sont présents) à être affichés dans un champ de taille minimale.
Afficher un octet NULL (le caractère ASCII NULL) à la place du caractère qui suit d'ordinaire le nom du fichier. Par exemple, grep -lZ affiche un octet NULL après chaque nom de fichier, à la place du changement de ligne. Cette option permet de rendre la sortie non ambiguë, même quand les noms de fichiers contiennent des caractères inhabituels, comme des changements de ligne. Cette option peut être utilisée avec des commandes telles que find -print0, perl -0, sort -z, et xargs -0 pour traiter des fichiers avec des noms quelconques, même ceux contenant des changements de ligne.

Contrôle des lignes de contexte

Afficher les N lignes qui suivent celles contenant le motif. Une ligne contenant -- est insérée entre les groupes contigus de correspondances. Avec l'option -o ou --only-matching, ça n'a aucun effet et un avertissement est affiché.
Afficher les N lignes qui précèdent celles contenant le motif. Une ligne contenant -- est insérée entre les groupes contigus de correspondances. Avec l'option -o ou --only-matching, ça n'a aucun effet et un avertissement est affiché.
Afficher N lignes de contexte. Une ligne contenant -- est insérée entre les groupes contigus de correspondances. Avec l'option -o ou --only-matching, ça n'a aucun effet et un avertissement est affiché.
Quand les options -A, -B ou -C sont utilisées, afficher SEP à la place de -- entre les groupes de lignes.
Quand les options -A, -B ou -C sont utilisées, ne pas afficher de séparateur entre les groupes de lignes.

Sélection de fichiers ou répertoires

Traiter un fichier binaire comme s'il s'agissait de texte ; c'est l'équivalent de l'option --binary-files=text.
Si les données ou les métadonnées d'un fichier indiquent qu'il contient des données binaires, supposer que le fichier est de type TYPE. Les données non textuelles indiquent que le fichier est binaire ; ce sont soit des octets affichés mal encodés pour la locale, soit des octets NULL quand l'option -z n'est pas donnée.
Par défaut, TYPE est un binary et grep supprime l'affichage après avoir trouvé des données NULL dans le binaire d’entrée et il supprime les lignes qui contiennent des données mal encodées. Lorsqu'une partie de la sortie est supprimée, grep fait suivre n’importe quelle sortie par un message sur la sortie d'erreur standard informant de la correspondance d’un fichier binaire.
Si TYPE vaut without-match, quand grep trouve des données NULL de binaire d’entrée, il suppose que le reste du fichier ne correspond pas à la recherche ; c'est un équivalent de l'option -I.
Si TYPE vaut text, grep traite un fichier binaire comme un fichier texte ; c'est un équivalent de l'option -a.
Quand type est binary, grep peut traiter des données non textuelles comme des marqueurs de fin de ligne même sans l'option -z. Cela signifie que le choix binary versus text peut influer sur la correspondance d'un motif à un fichier. Par exemple, quand type est binary, le motif q$ might correspond à un q suivi immédiatement d'un octet NULL, alors que cela ne correspond à rien quand type est text. À l'inverse, quand type est binary, . (point) pourrait ne pas trouver d'octet NULL.
Attention : l'option -a pourrait afficher des déchets de binaire et avoir des effets indésirables si la sortie est le terminal et que le pilote du terminal les interprète comme des commandes. D'un autre côté, quand on lit des fichiers à l'encodage inconnu, il peut être utile d'utiliser -a ou de définir LC_ALL='C' dans l'environnement pour trouver plus de correspondances même si certaines ne sont pas sécurisées pour un affichage direct.
Si le fichier est un périphérique, une FIFO ou un socket, utiliser ACTION dessus. Par défaut, ACTION est read (lecture), ce qui signifie que les périphériques sont lus comme des fichiers normaux. Si ACTION est skip, les périphériques sont ignorés en silence.
Si le fichier est un répertoire, utiliser ACTION. Par défaut, ACTION est read, ce qui signifie que les répertoires sont lus comme des fichiers normaux. Si ACTION est skip, les répertoires sont ignorés et aucun message n'est affiché. Si ACTION est recurse, grep lit tous les fichiers présents dans chaque répertoire, récursivement, en ne suivant que les liens symboliques indiqués sur la ligne de commande. C'est équivalent à l'option -r.
Sauter tout fichier sur la ligne de commande dont le suffixe du nom correspond au motif GLOB, en utilisant la correspondance de jokers ; un suffixe de nom est soit tout le nom, soit la partie qui commence par un caractère n’étant pas une barre oblique, immédiatement après une barre oblique (/) dans un nom. Lors d'une recherche récursive, sauter tous les sous-fichiers dont le nom de base correspond à GLOB ; le nom de base est la partie après la dernière barre oblique. Un motif peut utiliser *, ? et [...] comme jocker et \ pour interpréter littéralement les caractères joker ou barre oblique inversée.
Sauter les fichiers dont le nom de fichier correspond à un des motifs contenus dans le FICHIER (en utilisant les jokers comme décrit pour --exclude).
Sauter tout répertoire sur la ligne de commande dont le suffixe de nom correspond au motif GLOB. Lors d'une recherche récursive, sauter tout sous-répertoire dont le nom de base correspond à GLOB. Ignorer les barres obliques redondantes finales dans GLOB.
Traiter un fichier binaire comme s'il ne contenait aucune correspondance ; c'est équivalent à l'option --binary-files=without-match.
Ne rechercher que les fichiers dont le nom correspond à GLOB (en utilisant des jokers correspondant comme décrit sous --exclude). Si vous donnez des options --include et --exclude contradictoires, la dernière correspondance gagne. Si ni --include, ni --exclude ne correspondent, un fichier est inclus à la recherche sauf si la première est --include.
Lire récursivement tous les fichiers à l'intérieur de chaque répertoire, en ne suivant les liens symboliques que s'ils sont indiqués sur la ligne de commande. Remarquez que si vous ne donnez aucun opérande de fichier, grep recherche dans le répertoire courant. C'est l'équivalent de l'option -d recurse.
Lire récursivement tous les fichiers à l'intérieur de chaque répertoire. Suivre tous les liens symboliques, contrairement à -r.

Autres options

Utiliser un tampon de ligne sur le flux de sortie. Cela peut réduire les performances.
Traiter les fichiers comme s'ils étaient des fichiers binaires. Par défaut, sous MS-DOS et MS-Windows, grep détermine le type de fichier comme cela est décrit pour l'option --binary-files. Si grep décide que le fichier est un fichier de texte, il enlève les retours chariot (CR) du contenu du fichier original (afin que les expressions avec ^ et $ fonctionnent correctement). L'option -U modifie ce comportement, tous les fichiers sont alors lus et traités tels quels. Si le fichier est un fichier de texte avec des paires CR-LF en fin de ligne, certaines expressions rationnelles peuvent échouer. Cette option n'a aucun effet sur des plates-formes autres que MS-DOS et MS-Windows.
Traiter les données d’entrée et de sortie sous forme d’ensembles de lignes, chacune terminée par un octet NULL (le caractère ASCII NULL) au lieu d'un changement de ligne. Comme l'option -Z ou --null, cette option peut être combinée avec des commandes comme sort -z pour traiter des fichiers ayant un nom quelconque.

EXPRESSIONS RATIONNELLES

Une expression rationnelle est un motif qui permet de décrire un ensemble de chaînes. Les expressions rationnelles sont construites comme des opérations arithmétiques ; elles utilisent différents opérateurs pour combiner des expressions plus petites.

Grep gère trois styles de syntaxe pour les expressions rationnelles : « simple » (basic, BRE), « étendue » (extended, ERE) et « Perl » (PCRE). Dans la version GNU de grep, il n'y a pas de différence dans les fonctionnalités disponibles pour les styles basic et extended. Dans d'autres implémentations, les expressions rationnelles simples sont moins complètes. La description ci-dessous correspond aux expressions étendues, les différences avec les expressions simples étant résumées ensuite. Les expressions rationnelles Perl offrent des fonctionnalités supplémentaires et sont documentées dans pcre2syntax(3) et pcre2pattern(3), mais ne fonctionnent que si les PCRE sont disponibles sur le système.

Les briques élémentaires sont les expressions rationnelles correspondant à un seul caractère. La plupart des caractères, y compris les lettres et les chiffres, constituent des expressions rationnelles et correspondent avec eux-mêmes. Tout métacaractère ayant une signification particulière doit être protégé en le faisant précéder d'une contre-oblique (backslash).

Le point . correspond à n'importe quel caractère. Il n'est pas spécifié s’il correspond avec une erreur d'encodage.

Classes de caractères et expressions entre crochets

Une expression entre crochets est une liste de caractères encadrée par un [ et un ]. Elle est en correspondance avec n'importe quel caractère appartenant à la liste. Si le premier caractère de la liste est un caret « ^ », alors la mise en correspondance se fait avec n'importe quel caractère absent de la liste ; il n'est pas spécifié s'il correspond avec une erreur d'encodage. Par exemple, l'expression rationnelle [0123456789] concorde avec n'importe quel chiffre.

Entre ces crochets, un intervalle de caractères consiste en deux caractères séparés par un tiret. Il correspond à n'importe quel caractère compris entre les deux caractères inclus, l'ordre des caractères dépendant des paramètres régionaux (locale, en anglais) actuels. Ainsi, avec les paramètres locaux par défaut (« C »), [a-d] est équivalent à [abcd]. Avec beaucoup de paramètres régionaux, les caractères sont triés en suivant l'ordre des dictionnaires, et [a-d] n'est alors en général pas équivalent à [abcd], mais peut l'être à [aBbCcDd], par exemple. Pour que ces listes aient le comportement habituel de « C », vous pouvez positionner la variable d'environnement LC_ALL à la valeur C.

Enfin, certaines classes de caractères prédéfinies existent à l'intérieur de crochets comme suit. Leurs noms sont assez explicites : [:alnum:], [:alpha:], [:blank:], [:cntrl:], [:digit:] (chiffres), [:graph:], [:lower:] (minuscules), [:print:] (affichables), [:punct:] (ponctuation), [:space:] (espace), [:upper:] (majuscules), et [:xdigit:] (chiffres hexadécimaux). Par exemple, [[:alnum:]] correspond aux chiffres et lettres pour les paramètres régionaux actuels. Dans les paramètres régionaux C et avec le codage de caractères ASCII, c'est équivalent à [0-9A-Za-z]. Remarquez que les crochets dans les noms de classes font partie intégrante du nom symbolique, et qu'ils doivent donc être inclus en plus des crochets encadrant ces expressions entre crochets. La plupart des métacaractères perdent leur signification particulière à l'intérieur d'une expression entre crochets. Pour inclure un caractère ], mettez-le en premier dans la liste. De même, pour inclure un caractère ^, placez-le n'importe où sauf au début de la liste. Enfin, pour inclure un -, placez-le en dernier.

Ancrage

Le caret « ^ » et le symbole dollar « $ » sont des métacaractères correspondant respectivement à une chaîne vide au début et en fin de ligne.

Caractère contre-oblique et expressions spéciales

Les symboles \< et \> correspondent respectivement à une chaîne vide en début et en fin de mot. Le symbole \b correspond à une chaîne vide à l'extrémité d'un mot, et \B correspond à une chaîne vide ne se trouvant pas à une extrémité de mot. Le symbole \w est un synonyme pour [_[:alnum:]] et \W est un synonyme pour [^_[:alnum:]].

Répétitions

Dans une expression rationnelle, un caractère peut être suivi par l'un des opérateurs de répétition suivants :

?
L'élément précédent est facultatif et peut être rencontré au plus une fois.
*
L'élément précédent peut être rencontré zéro ou plusieurs fois.
+
L'élément précédent peut être rencontré une ou plusieurs fois.
{n}
L'élément précédent doit correspondre exactement n fois.
{n,}
L'élément précédent doit correspondre n fois ou plus.
{,m}
L'élément précédent doit correspondre au plus m fois. C’est une extension GNU.
{n,m}
L'élément précédent doit correspondre au moins n fois, mais au plus m fois.

Concaténations

Deux expressions rationnelles peuvent être concaténées ; l'expression résultante correspondra à toute chaîne formée par la concaténation de deux sous-chaînes correspondant respectivement aux expressions concaténées.

Alternatives

Deux expressions rationnelles peuvent être reliées par l'opérateur infixe | ; l'expression résultante correspondra à toute chaîne qui comporte l'une ou l'autre des deux expressions.

Priorités

Les répétitions ont priorité sur les concaténations, qui à leur tour ont priorité sur les alternatives. Une sous-expression peut être entourée par des parenthèses pour modifier ces règles de priorité et former une expression.

Références arrières et sous-expressions

La référence arrière \n , où n est un chiffre unique, correspond à la sous-chaîne déjà mise en correspondance avec la n-ième sous-expression rationnelle entre parenthèses.

Expressions rationnelles basiques et étendues

Dans les expressions rationnelles simples, les métacaractères ?, +, {, |, (, et ) perdent leur signification spéciale, il faut utiliser à la place leur version avec la contre-oblique \?, \+, \{, \|, \(, et \).

CODE DE RETOUR

Normalement, le code de retour est 0 si des concordances ont été trouvées, 1 si aucune concordance n'a été trouvée et 2 si une erreur est survenue. Toutefois, si les options -q, --quiet ou --silent sont utilisées et si une ligne est trouvée, le code de retour est 0 même si une erreur est survenue.

ENVIRONNEMENT

Le comportement de grep est modifié par les variables d'environnement suivantes :

Les paramètres régionaux pour la catégorie LC_truc sont définis par les trois variables d'environnement LC_ALL, LC_truc, LANG, dans cet ordre. La variable positionnée en premier détermine le choix des paramètres régionaux. Par exemple, si LC_ALL n'est pas positionnée, mais LC_MESSAGES vaut fr_FR, alors le français est utilisé pour l'affichage des messages. Par défaut « C » est utilisée si aucune variable d'environnement n'est trouvée, si le catalogue des paramètres régionaux n'est pas installé ou bien si grep a été compilé sans le support pour les langues nationales (NLS). La commande locale -a liste les paramètres régionaux actuellement disponibles.

Contrôler la manière dont l'option '--color met en évidence la sortie. Sa valeur est une liste de capacités séparées par des deux-points, qui vaut par défaut ms=01;31:mc=01;31:sl=:cx=:fn=35:ln=32:bn=32:se=36 sans les capacités booléennes rv et ne (qui prennent alors la valeur « false », faux). Les capacités prises en charge sont les suivantes :
Sous-chaîne SGR (« Select Graphic Rendition ») pour les lignes entières sélectionnées (c'est-à-dire les lignes qui correspondent quand l'option en ligne de commande -v n'est pas utilisée, ou les lignes qui ne correspondent pas quand -v est spécifiée). Si cependant la capacité booléenne rv et l'option en ligne de commande -v sont toutes deux indiquées, cela s'applique à la place aux lignes de contexte qui correspondent. La valeur par défaut est vide (c'est-à-dire la paire de couleurs par défaut du terminal).
Sous-chaîne SGR pour les lignes de contexte entières (c'est-à-dire les lignes qui ne correspondent pas quand l'option en ligne de commande -v n'est pas utilisée, ou les lignes qui correspondent quand -v est indiquée). Si cependant la capacité booléenne rv et l'option en ligne de commande -v sont toutes deux indiquées, cela s'applique à la place aux lignes qui ne correspondent pas. La valeur par défaut est vide (c'est-à-dire la paire de couleurs par défaut du terminal).
Valeur booléenne qui inverse la signification des capacités sl= et cx= quand l’option de ligne de commande -v est indiquée. La valeur par défaut est le booléen faux (c'est-à-dire la capacité est omise).
Sous-chaîne SGR pour le texte non vide qui correspond dans toute ligne qui correspond (c'est-à-dire une ligne sélectionnée quand l'option en ligne de commande -v n'est pas utilisée, ou une ligne de contexte quand -v est spécifiée). L'utiliser est équivalent à utiliser à la fois ms= et mc= avec la même valeur. La valeur par défaut correspond à du texte rouge en gras sur le fond de la ligne actuelle.
Sous-chaîne SGR pour le texte non vide qui correspond dans une ligne sélectionnée (ce n'est utilisé que quand l'option en ligne de commande -v n'est pas utilisée). L'effet de la capacité sl= (ou cx= si rv est activée) reste actif quand c'est utilisé. La valeur par défaut correspond à du texte rouge en gras sur le fond de la ligne actuelle.
Sous-chaîne SGR pour le texte non vide qui correspond dans les lignes de contexte (ce n'est utilisé que quand l'option en ligne de commande -v n'est pas utilisée). L'effet de la capacité cx= (ou sl= si rv est activée) reste actif quand c'est utilisé. La valeur par défaut correspond à du texte rouge en gras sur le fond de la ligne actuelle.
Sous-chaîne SGR pour les noms de fichier qui préfixent les lignes de contenu. La valeur par défaut correspond à du texte de couleur magenta sur le fond par défaut du terminal.
Sous-chaîne SGR pour les numéros de ligne qui préfixent les lignes de contenu. La valeur par défaut correspond à du texte de couleur vert sur le fond par défaut du terminal.
Sous-chaîne SGR pour les emplacements qui préfixent les lignes de contenu. La valeur par défaut correspond à du texte de couleur vert sur le fond par défaut du terminal.
Sous-chaîne SGR pour les séparateurs qui sont insérés entre les champs des lignes sélectionnées (:), entre les champs des lignes de contexte (-) et entre les groupes de lignes adjacentes quand un contexte non nul est spécifié (--). La valeur par défaut correspond à du texte de couleur cyan sur le fond par défaut du terminal.
Valeur booléenne qui évite l'effacement de la fin de la ligne en utilisant une séquence EL (« Erase in Line », ou en français « Effacement en Ligne »), vers la droite (\33[K) à chaque fois qu'un élément coloré se termine. C'est nécessaire pour les terminaux sur lesquels EL n'est pas pris en charge. Sinon, c'est aussi utile pour les terminaux sur lesquels la capacité booléenne terminfo « back_color_erase » (bce) ne s'applique pas, quand les couleurs de mise en évidence ne touchent pas à la couleur de fond, quand EL est trop lent ou cause trop de scintillements. La valeur par défaut est le booléen faux (c'est-à-dire que la capacité n'est pas activée).

Notez que les capacités booléennes n'ont pas de partie « =... ». Elles sont omises par défaut (ce qui correspond à une valeur booléenne faux) et deviennent vrai si elles sont précisées.

Voir la section Select Graphic Rendition (SGR) dans la documentation du terminal texte utilisé pour avoir la liste des valeurs autorisées et leur signification comme attributs de caractère. Ces valeurs de sous-chaînes sont des entiers sous forme décimale et peuvent être concaténées à l'aide de points-virgules. grep se charge d'assembler le résultat en une séquence SGR complète (\33[...m). Les valeurs courantes à concaténer sont entre autres 1 (gras), 4 (souligné), 5 (clignotant), 7 (inversé), 39 (couleur de trait par défaut), 30 à 37 (couleurs de trait), 90 à 97 (couleurs de trait en mode 16 couleurs), 38;5;0 à 38;5;255 (couleurs de trait en mode 88 et 256 couleurs), 49 (couleur de fond par défaut), 40 à 47 (couleurs de fond), 100 à 107 (couleurs de fond en mode 16 couleurs) et 48;5;0 à 48;5;255 (couleurs de fond en mode 88 et 256 couleurs).

Ces variables indiquent le choix des paramètres régionaux pour la catégorie LC_COLLATE, qui détermine l'ordre des caractères utilisé pour l'interprétation des intervalles tels que [a-z].
Ces variables spécifient les paramètres régionaux de la catégorie LC_CTYPE, ce qui détermine le type de caractères, par exemple, quels caractères sont des blancs. Cette catégorie détermine aussi l'encodage de caractères, c'est-à-dire si le texte est encodé en UTF-8, ASCII ou un autre encodage. Avec la locale C ou POSIX, tous les caractères sont encodés sur un octet et chaque octet est un caractère valable.
Ces variables indiquent le choix des paramètres régionaux pour la catégorie LC_MESSAGES, qui détermine la langue utilisée par grep pour ses messages. Les paramètres « C » utilisés par défaut sont en anglais américain.
Si cette variable est positionnée, grep se comporte comme indiqué dans la norme POSIX. Sinon, grep se comporte plus comme les autres programmes GNU. POSIX requiert que les options qui suivent des noms de fichiers soient considérées aussi comme des noms de fichiers. Par défaut, ces options sont déplacées avant la liste des opérandes et sont traitées comme des options. POSIX requiert aussi que les options non reconnues soient considérées comme « illégales » ; mais comme elles n'enfreignent pas vraiment les règles, elles sont rapportées comme étant « incorrectes » par défaut. POSIXLY_CORRECT désactive aussi l'option _N_GNU_nonoption_argv_flags_, qui est décrite plus bas.
_N_GNU_nonoption_argv_flags_
(Ici, N est l'identifiant numérique du processus de grep). Si le i-ième caractère de la valeur de cette variable d'environnement vaut 1, le i-ième opérande de grep n'est pas considéré comme étant une option, même s'il semble l'être. Un shell peut placer cette variable dans l'environnement de chaque commande lancée, pour spécifier quels opérandes sont le résultat du remplacement de métacaractères et ne doivent donc pas être considérés comme des options. Ce comportement n'est présent qu'avec la bibliothèque C de GNU, et seulement si POSIXLY_CORRECT n'est pas positionnée.

NOTES

Cette page de manuel est maintenue de façon intermittente. La documentation complète est mise à jour plus souvent.

COPYRIGHT

Copyright 1998-2000, 2002, 2005-2022 Free Software Foundation, Inc.

C'est un logiciel libre ; consultez les sources pour les conditions de copie. Il n'y a AUCUNE garantie ; même pas de VALEUR MARCHANDE ou d'ADÉQUATION À UNE UTILISATION PARTICULIÈRE.

BOGUES

Remonter des bogues

Envoyez par courriel les signalements de bogues à l'adresse ⟨bug-grep@gnu.org⟩. Une archive de courrier électronique ⟨https://lists.gnu.org/mailman/listinfo/bug-grep⟩ et un gestionnaire de bogues ⟨https://debbugs.gnu.org/cgi/pkgreport.cgi?package=grep⟩ sont disponibles.

Bogues connus

Dans les constructions {n,m} de grandes valeurs de répétition peuvent pousser grep à utiliser beaucoup de mémoire. D'autres expressions rationnelles tordues peuvent prendre un temps très long et mener à une insuffisance de mémoire.

Les références arrières sont très lentes et peuvent demander un temps très important (exponentiel).

EXEMPLE

L'exemple suivant affiche l'emplacement et le contenu de n'importe quelle ligne contenant « f » et se terminant par « .c » dans tous les fichiers du répertoire courant dont le nom contient « g » et se termine par « .h ». L'option -n affiche les numéros de ligne, l'argument -- traite les expansions de « *g*.h » commençant par « - » comme des noms de fichier, pas des options, et le fichier /dev/null fait en sorte que les noms de fichier soient affichés même si un seul nom de fichier a la forme « *g*.h ».


$ grep -n -- 'f.*\.c$' *g*.h /dev/null
argmatch.h:1:/* definitions and prototypes for argmatch.c

La seule ligne qui correspond est la première ligne d'argmatch.h. Remarquez que la syntaxe de l'expression rationnelle utilisée dans le motif diffère de celle avec des jokers (glob) utilisée par l'interpréteur pour les correspondances de noms de fichier.

VOIR AUSSI

Pages de manuel

awk(1), cmp(1), diff(1), find(1), perl(1), sed(1), sort(1), xargs(1), read(2), pcre(3), pcresyntax(3), pcrepattern(3), terminfo(5), glob(7), regex(7)

Documentation complète

Un manuel complet ⟨https://www.gnu.org/software/grep/manual/⟩ est disponible. Si les programmes info et grep sont correctement installés sur votre système, la commande

info grep

devrait vous donner accès au manuel complet.

TRADUCTION

La traduction française de cette page de manuel a été créée par Luc Froidefond <luc.froidefond@free.fr>, Nicolas François <nicolas.francois@centraliens.net>, Florentin Duneau <fduneau@gmail.com>, David Prévot <david@tilapin.org>, Cédric Boutillier <cedric.boutillier@gmail.com>, Jean-Philippe MENGUAL <jpmengual@debian.org> et Jean-Pierre Giraud <jean-pierregiraud@neuf.fr>

Cette traduction est une documentation libre ; veuillez vous reporter à la GNU General Public License version 3 ⟨https://www.gnu.org/licenses/gpl-3.0.html⟩ concernant les conditions de copie et de distribution. Il n'y a aucune RESPONSABILITÉ LÉGALE.

Si vous découvrez un bogue dans la traduction de cette page de manuel, veuillez envoyer un message à ⟨debian-l10n-french@lists.debian.org⟩.

2019-12-29 GNU grep 3.8