NOM¶
rrpc.statd - Démon du service NSM
SYNOPSIS¶
rpc.statd [
-dh?FLNvV] [
-H programme] [
-n
mon_nom] [
-o port-source] [
-p
port-d-écoute] [
-P chemin]
DESCRIPTION¶
Les systèmes de fichiers ne peuvent garder de manière persistante
les verrous de fichiers. Le verrou est donc perdu lors du redémarrage
de l'hôte.
Les systèmes de fichiers en réseau doivent détecter si un
état verrouillé est perdu à cause du redémarrage
de l'hôte. Après le redémarrage d'un client NFS, le
serveur NFS doit enlever tous les verrous de fichiers posés par des
applications qui tournaient sur ce client. Après un redémarrage
du serveur, un client doit rappeler au serveur quels étaient les
fichiers verrouillés par ses applications.
Dans les versions 2 (RFC1094) et 3 (RFC1813) de NFS, on utilise le
protocole NSM (
Network Status Monitor) pour notifier les
redémarrages aux pairs. Sous Linux, le service NSM est constitué
de deux composants tournant en espace utilisateur :
- rpc.statd
- Un démon qui écoute les avertissements de redémarrage
d'autres hôtes, et gère la liste des hôtes qui
doivent être avertis quand le système local
redémarre.
- sm-notify
- Un programme d'aide qui avertit les pairs NFS après un
redémarrage du système local
Le gestionnaire de verrous NFS local indique au
rpc.statd local quels
sont les pairs qui doivent être surveillés. Quand le
système local redémarre, la commande
sm-notify avertit le
service NSM des hôtes surveillés de son redémarrage.
Quand un hôte distant redémarre, ce pair notifie le
rpc.statd local, qui en retour renvoie l'avertissement de
redémarrage au gestionnaire de verrous NFS local.
OPÉRATIONS NSM DANS LE DÉTAIL¶
La première interaction visant à verrouiller un fichier entre le
client et le serveur NFS fait intervenir les deux gestionnaires de verrous NFS
qui contactent leur service NSM local afin de stocker des informations sur le
pair distant. Sous Linux, le gestionnaire de verrous local contacte
rpc.statd.
rpc.statd enregistre les informations sur chaque pair NFS
surveillé dans un fichier persistant. Ce fichier décrit la
manière de contacter un pair distant en cas de redémarrage
local, comment reconnaître quel pair surveillé est en train
d'émettre
Un client NFS envoie un nom d'hôte, appelé
nom_d'appel
(« caller_name ») du client, pour chaque demande
de verrou de fichier. Un serveur NFS peut utiliser ce nom d'hôte pour
envoyer des appels GRANT asynchrones au client, ou pour avertir le client de
son redémarrage.
Le serveur NFS Linux peut fournir le
nom_d'appel du client ou son adresse
réseau à
rpc.statd. Pour les besoins du protocole NSM, ce
nom (ou cette adresse) est appelée
nom_monit du pair
observé. En même temps, le gestionnaire de verrous local indique
à
rpc.statd son propre nom d'hôte supposé. Pour
les besoins du protocole NSM, ce nom d'hôte est appelé
mon_nom.
Il n'existe pas d'interaction équivalente entre un serveur et un client
NFS informant le client de son
nom_d'appel sur le serveur. C'est la
raison pour laquelle le client NFS ne connaît pas réellement le
nom_monit qui sera utilisé dans une requête SM_NOTIFY. Le
client NFS Linux utilise le nom d'hôte du serveur donné à
la commande
mount pour identifier le serveur NFS qui redémarre.
Notification de redémarrage¶
Quand le système local redémarre, la commande
sm-notify lit
sur un stockage persistant la liste des pairs surveillés et envoie une
requête SM_NOTIFY au service NSM tournant sur chacun des pairs
listés. Il utilise la chaîne
nom_monit comme destination.
Pour identifier l'hôte ayant redémarré, la commande
sm-notify envoie la chaîne
mon_nom enregistrée
lors de la surveillance du poste distant. Le démon
rpc.statd
distant utilise cette chaîne (ou l'adresse réseau de l'appelant)
pour lier les requêtes SM_NOTIFY entrantes à un des pairs sur sa
propre liste de surveillance.
Si
rpc.statd ne trouve pas un pair dans sa propre liste d'hôtes
surveillés lié à une requête SM_NOTIFY, la
notification n'est pas transmise au gestionnaire de verrous local. En plus,
chaque pair possède son propre
numéro d'état NSM,
un entier de 32 bits qui est changé après chaque
redémarrage par la commande
sm-notify.
rpc.statd utilise
ce chiffre pour séparer les redémarrages réels des
notifications ré-envoyées.
Une partie de la récupération de verrous NFS est la
redécouverte des pairs qui doivent être à nouveaux
surveillés. La commande
sm-notify nettoie la liste de
surveillance stockée sur un stockage permanent après chaque
redémarrage.
OPTIONS¶
- -d, --no-syslog
- En conjonction avec l'option -F, demande à rpc.statd
d'envoyer ses messages vers la sortie d'erreur standard plutôt que
vers le journal système.
- -F, --foreground
- Force rpc.statd à rester dans son terminal de
contrôle pour permettre de surveiller directement, ou à
l'aide d'un débogueur, les opérations NSM. Si cette option
n'est pas donnée, rpc.statd passe en arrière-plan
après son démarrage.
- -h, -?, --help
- Demande à rpc.statd de montrer les options d'utilisation sur
la sortie d'erreur standard puis de quitter
- -H, --ha-callout programme
- Indique un programme d'appel de haute disponibilité. Si cette
option est laissée vide, aucun appel n'est indiqué.
Référez-vous à la section Appels de haute
disponibilité ci-dessous pour plus de détails.
- -L, --no-notify
- Demande le démarrage de rpc.statd sans lancement de
sm-notify, ce qui conserve le numéro d'état NSM et la
liste des machines surveillées
- NB : La commande sm-notify a un mécanisme de
vérification qui s'assure qu'elle n'est lancée qu'une fois
après un redémarrage du système. Ceci permet
d'éliminer les fausses notifications de redémarrage si
rpc.statd est relancé sans l'option -L.
- -n, --name addrip | nomhôte
- Indique l'adresse de lien utilisée pour les tuyaux d'écoutes
RPC. L' addrip peut être donnée sous la forme IPv4 ou
IPv6. Si cette option est omise, rpc.statd utilise une adresse
joker comme adresse de lien pour le transport.
- Cette chaîne est aussi passée à sm-notify
comme adresse source à partir de laquelle sont émises les
notifications de redémarrage. Voir sm-notify(8) pour plus de
détails.
- -N
- Demande à rpc.statd de lancer la commande
sm-notify ; puis de quitter. On peut cependant lancer
sm-notify directement, cette option n'est donc plus
d'actualité.
- -o, --outgoing-port port
- Indique le numéro du port source que la commande sm-notify
doit utiliser quand elle envoie les notifications de redémarrage.
Référez-vous à sm-notify(8) pour plus de
détails.
- -p, --port port
- Indique le numéro de port utilisé pour les tuyaux
d'écoute RPC. Si cette option est omise, rpc.statd essayera
de consulter /etc/services, s'il réussi à obtenir un
port, il initialisera le même port pour tous les tuyaux
d'écoute, sinon il choisira un port aléatoire et
éphémère pour chaque tuyau d'écoute.
- Cette option peut être utilisée pour indiquer le
numéro de port sur les écouteurs quand les requêtes
SM_NOTIFY doivent traverser un pare-feu entre les clients et les
serveurs.
- -P, --state-directory-path chemin
- Précise le nom du répertoire parent où se trouvent
les informations sur l'état NSM. Si l'option n'est pas
précisée, rpc.statd utilise /var/lib/nfs par
défaut.
- Après avoir démarré, rpc.statd essaye de
prendre l'UID et le GID du propriétaire et du groupe
possédant ce répertoire.
- -v, -V, --version
- Demande à rpc.statd d'afficher sa version sur la sortie
d'erreur standard puis de quitter.
SÉCURITɶ
Le démon
rpc.statd doit être lancé en tant que
superutilisateur pour avoir le droit de créer un tuyau sur un port
privilégié et pour accéder à la base de
données d'informations d'états. Afin d'éviter les risques
d'attaque par augmentation de droits (risques accentués par le fait que
rpc.statd est un service tournant longtemps), ce démon quitte
les droits de superutilisateur dès son démarrage.
Dans le cas normal, l'ID utilisateur effectif utilisé est celui du
possesseur du répertoire d'état, ceci afin de lui permettre de
continuer à accéder aux fichiers de ce répertoire
après qu'il a quitté ses droits de superutilisateur. Pour
contrôler l'ID utilisateur que
rpc.statd prend, il suffit
d'utiliser
chown(1) pour changer le possesseur du répertoire
d'état.
Vous pouvez aussi protéger vos écouteurs
rpc.statd en
utilisant la bibliothèque
tcp_wrapper ou
iptables(8). Si
vous voulez utiliser la bibliothèque
tcp_wrapper, ajoutez les
noms d'hôtes des pairs dont l'accès est autorisé dans
/etc/hosts.allow. Le nom du démon sera
statd, même
si l'exécutable
rpc.statd porte un nom différent.
Pour avoir plus d'informations, jetez un œil sur les pages de manuel de
tcpd(8) et
hosts_access(5).
NOTES¶
La récupération des verrous après redémarrage est
essentielle au maintien de l'intégrité des données, et
pour éviter des blocages non nécessaires d'applications. Afin
d'aider
rpc.statd à faire correspondre les requêtes
SM_NOTIFY aux requêtes NLM, un certain nombre de bonnes pratiques
doivent être respectées. Par exemple :
- Le nom du nœud UTS de votre système doit correspondre au nom
DNS que les pairs NFS utilisent pour se contacter.
- Les noms de nœuds UTS de vos systèmes doivent toujours
être des noms de domaine pleinement qualifiés
(« FQDN »).
- Les translations DNS directes et inverses des noms de nœuds UTS ne
doivent pas être contradictoires.
- Le nom d'hôte utilisé par le client pour monter le serveur
doit correspondre au nom_monit utilisé par le serveur pour
envoyer ses requêtes.
Démonter un système de fichiers NFS n'empêche pas le client
NFS ou le serveur de se surveiller. Les deux peuvent continuer à se
surveiller pendant un moment au cas où la reprise du trafic entre les
deux entraînerait de nouveaux montages et d'autres verrous de fichiers.
Sous Linux, et en conditions normales d'opération, le déchargement
du module
lockd du noyau entraîne l'arrêt de la
surveillance des pairs NFS. Ceci peut survenir, par exemple, sur un client NFS
utilisant un système de montage automatique, qui démonte les
systèmes NFS suite à une inactivité.
Appels de haute disponibilité¶
rpc.statd peut lancer un programme d'appel spécifique lors d'un
traitement réussi de requête SM_MON, SM_UNMON, et SM_NUMON_ALL.
Ce type de programme peut être utilisé dans un environnement NFS
de haute disponibilité pour chercher les verrous d'états qui
pourraient avoir besoin d'être migrés suite à un
redémarrage du système.
Le nom du programme d'appel peut être indiqué par l'option
-H. Le programme doit être lancé avec
3 arguments : le premier est
add-client ou
del-client, selon le besoin. Le deuxième est le
nom_monit
du pair observé. Le troisième est le
nom_d'appel du
gestionnaire d'accès appelant.
Prise en charge d'IPv6 et TI-RPC¶
TI-RPC est nécessaire pour la prise en charge d'IPv6 par NFS. Si la prise
en charge TI-RPC est incluse dans
rpc.statd, il essaye de
démarrer l'écoute sur les transports réseaux
marqués comme « visible » dans le fichier
/etc/netconfig. Tant que l'écouteur de transport démarre
sans erreur,
rpc.statd fonctionnera.
FICHIERS¶
- /var/lib/nfs/sm/*
- Répertoire contenant la liste des moniteurs.
- /var/lib/nfs/sm.bak
- Répertoire contenant la liste des notifications.
- /var/lib/nfs/state
- Numéro d'état NSM de cet hôte.
- /run/run.statd.pid
- Fichier contenant le PID.
- /etc/netconfig
- Base de données des capacités de transport en
réseau.
VOIR AUSSI¶
sm-notify(8),
nfs(5),
rpc.nfsd(8),
rpcbind(8),
tcpd(8),
hosts_access(5),
iptables(8),
netconfig(5)
RFC 1094 - « NFS : Network File System Protocol
Specification »
RRFC 1813 - « NFS Version 3 Protocol Specification »
OpenGroup Protocols for Interworking: XNFS, Version 3W - Chapitre 11
AUTEURS¶
Jeff Uphoff <juphoff@users.sourceforge.net>
Olaf Kirch <okir@monad.swb.de>
H.J. Lu <hjl@gnu.org>
Lon Hohberger <hohberger@missioncriticallinux.com>
Paul Clements <paul.clements@steeleye.com>
Chuck Lever <chuck.lever@oracle.com>
TRADUCTION¶
Cette page de manuel a été traduite par Thierry Vignaud
<tvignaud AT mandriva DOT com> en 2000 et mise à jour par Vanessa
Cochondon <nessie AT little-monster DOT org> La version présente
dans Debian est maintenue par Sylvain Cherrier <sylvain DOT cherrier AT
free DOT fr> et les membres de la liste <debian-l10n-french AT lists DOT
debian DOT org>. Veuillez signaler toute erreur de traduction par un
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